Le 31 janvier 2015. C’est à cette date que les clefs de l’îlot nous ont été remises. Mais que c’est-il passé depuis ?

Lors nous y avons mis les pieds pour la première fois, ce lieu laissé à l’abandon depuis plus de 15 ans semblait désespéré. Les vastes champs et futurs espaces de culture étaient des friches de ronces. Semblable à une forêt, on y trouvait des ronces enchevêtrées, des arbrisseaux, beaucoup d’acacias ainsi que de l’ortie. Mais tant mieux, cela signifiait que le lieu fourmillait de vie. Il s’agissait dès lors de pouvoir cohabiter avec cette spacieuse et luxuriante nature, sans empiéter sur la biodiversité qui y vivait.

Lentement, l’espace fut dégagé, défriché, et, petit à petit, traverser ces lieux ne fut plus le parcours du combattant. Avec les précieux conseils de notre jardinier, nous laissâmes à certaines plantes et certains arbres le loisir de pousser, sans l’ombres des ronces qui dissimulaient ces trésors végétaux. Un cognassier du Japon orne maintenant l’une des terrasses de plantation, ses fleurs pourpres enjolivent le lieu de la plus belle des manières. De même, nous pûmes nous régaler de pêches juteuses et gorgées de soleil, des pommes acidulées et d’autres délicieux fruits cet été. Les jardinier qui laissèrent cette terre quelques années auparavant avaient planté des pousse à vocation gustatives ou même décoratives. Et on en profite.

A l’heure ou je vous écrit, l’endroit est baigné de soleil, plusieurs graines ont été plantées, certaines pousses ont déjà émergé de terre. Des capucines, des tomates, des potirons et autres plants ont même put être cuisinés cet été. De même, un espace pique-nique a été aménagé. C’est LE lieu de rencontre, de partage d’un repas, de rassemblement autour d’un feu de camp,… Des bancs en palettes, œuvres de nos bénévoles, permettent aux visiteurs de s’asseoir. Plus bas, un imposant figuier ainsi que quelques arbres fruitiers se déploient, offrent leurs ombres lors des grandes chaleurs, leurs fruits en cas de fringale, et leur branches pour les enfants aventureux. Plus haut, sur de belles terrasses, des légumes poussent, sous l’œil protecteur d’un épouvantail, création des enfants. Encore plus haut, une surprise nous attends : Un puit dissimulé sous le lierre. L’eau y est fraîche et abondante, un vrai cadeau pour un lieu qui nécessite régulièrement d’être arrosé. Enfin, au sommet, on trouve une nature plus sauvage. Si l’on s’assoit et que l’on contemple ce qui s’offre à nous, on peut voir le champ qui se trouve en face. Au loin, quatre chèvres gambadent gaiement, deux moutons broutent calmement. Autour d’eux, un longue clôture délimite leur territoire. Cette construction fut ardue, les animaux trouvant chaque fois un moyen de s’évader, il fallait la continuer sans cesse, reboucher les trous, l’élever,… Mais je crois que nous y sommes. Pour l’été nous espérons l’arrivée de chevreaux, ce qui signifie, le début de la traite des chèvres !

Une soixantaine d’arbres ont été plantés, ainsi que plusieurs plants de légumes et de légumineuses. 

Au niveau bâtiment, le changement et surprenant. Il s’agissait de locaux poussiéreux d’une ancienne entreprise d’électricité. Rien n’était accueillant, le hangar était un lieu de dépôt, le gite était un ensemble de plusieurs pièces aux vieilles tapisseries et aucun équipement approprié ne s’y trouvait. Après quelques séances d’arrachage de tapisserie, quelques nettoyages, les bénévoles laissèrent au professionnels le soin de rénover, peindre et de poser le parquet. Ces braves bénévoles revinrent pour les finitions : aménagement, ménage,… Les appartements à peine achevés étaient déjà occupés. Quelle joie après tant de travail ! Et pour rester dans l’éthique du lieu, les murs sont recouvert d’un enduit terre-paille et le parquet est fait avec des arbres de la région.

La capacité d’accueil est maintenant de 20 personnes. Les chambres sont équipées de sanitaires et d’une kitchenette.

Quant au hangar, la grande salle est en aménagement et devrait être le réfectoire. Plus loin, une salle petite-enfance et une bibliothèque sont en projet.

Si on longe cette vaste salle, on arrive sur la cuisine professionnelle, achevée et régulièrement utilisée. Elle est dotée de grandes fenêtres qui offrent une vue splendide. Entièrement équipée, elle est spacieuse pour pouvoir accueillir du public dans le cadre de formations sur la cuisine. Une autre porte nous mène à l’extérieur, sur la terrasse, une réalisation plutôt récente. Des plantes aromatique ont été plantées à cet endroit, en raison de sa proximité avec la cuisine. Difficile de manger plus frais. C’est l’application du concept : de la graine de à l’assiette! Si l’on monte à l’étage, il y a des sanitaires achevés, peints dans un ravissant jaune pâle. A droite, c’est la future salle de réunions, de formation. Pour le moment, elle fait office de réfectoire. Plus loin, on trouve deux autres pièces qui sont pour le moment des lieux de stockage. Des fenêtres ont été placé à cet endroit, ainsi qu’une porte.

Que de bonnes nouvelles ! Mais il manque un point fondamental, pas encore abordé : Et le public ? Parce qu’un tel lieu sans vie, ce serai triste.

Depuis ses début, l’îlot des Combes a accueilli plus de 400 visiteurs.

Beaucoup de parisiens sont venu se ressourcer à l’îlot, quelques lyonnais, de rares strasbourgeois… Bref, des citadins en manque de nature… Parmi les personnes accueillies, nous avons eu la visite d’une famille espagnole, d’un touriste libanais, d’un étudiant comorien, d’un couple de belges, et bien d’autres,… Nous avons pu goûter à la cuisine rwandaise, sénégalaise, marocaine, arménienne, anglaise, mauricienne, etc… Des personnes aux compétence exceptionnelles sont venues à l’îlot : Une aquarelliste, un spécialiste en permaculture, une praticienne en médecine chinoise, un apiculteur, une savante des plantes aromatiques,  un maraîcher, une menuisière, un comptable, une secrétaire assidu et patiente, une calligraphe hors paire, un électricien… Presque tous offrirent gracieusement leurs services. Ces moments de partages et de réjouissances le temps d’un chantier, autour d’un repas, lors d’une randonnée, furent des moment inoubliables. Et la présence de ce public exceptionnel permit à l’îlot de devenir ce qu’il est maintenant. Merci à tous.

L’îlot de la vie, de l’avenir, de l’espoir, s’élève et grandit grâce à votre aide. C’est une (r)évolution en marche dans la plus belle symbiose et harmonie avec l’être humain. C’est la biodiversité dans sa simplicité et sa complexité la plus sublime, comme elle fut créée. C’est le bonheur et la joie, la sobriété heureuse de Pierre Rabhi, c’est « vivre simplement pour que certain puissent simplement vivre », comme disait Gandhi.

L’îlot des Combes a un an.

 

3 réponses

  1. Bravo !!!! J’ai en tête un projet qui ressemble un peu au vôtre, afin d’allier retraite future avec autonomie, lien social et petits bonheurs simples au quotidien. Votre île donne du baume au coeur et le sourire aux lèvres … Tout est possible ! Belle aventure à tous !

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